DÉCLARATION DE STRASBOURG SUR LA PSYCHOTHÉRAPIE

En accord avec les buts fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et dans le cadre du décret de non-discrimination que la Communauté Européenne (CE) a mis en vigueur, que l’Espace Économique Européen (EEE) a l’intention d’adopter, ainsi que selon le principe de la libre circulation des personnes et des services, les soussignés sont tombés d’accord sur les points suivants :

  1. La psychothérapie est une discipline spécifique, du domaine des sciences humaines, dont l’exercice représente une profession libre et autonome.
  2. La formation psychothérapeutique exige un niveau élevé de qualification théorique et clinique.
  3. La diversité des méthodes psychothérapeutiques est garantie.
  4. La formation dans une des méthodes psychothérapeutiques doit s’accomplir intégralement et comprend : la théorie, l’expérience sur sa propre personne et la pratique sous supervision. Sont également acquises de vastes notions sur d’autres méthodes.
  5. L’accès à la profession est soumis à diverses préparations préliminaires, notamment en sciences humaines et sociales.

Strasbourg, le 21 octobre 1990

Signée en 1990 par des représentants de 14 pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est et constituant la pierre angulaire de l’Association Européenne de Psychothérapie qui regroupe aujourd’hui 120 000 praticiens en psychothérapie dans 41 pays.

ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE

Préambule

Le terme « praticiens de la psychothérapie » regroupe dans la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse les praticiens formés et pratiquant des méthodes de psychothérapie reconnues par la FF2P, qu’ils soient psychothérapeutes, psychanalystes, psychologues, psychopraticiens ou psychiatres. De plus, les organismes et les praticiens membres de la FF2P, y compris les formateurs, étudiants et membres adhérents des associations affiliées, sont tenus de prêter une attention toute particulière aux questions d’éthique et de déontologie.

En outre, les praticiens de la psychothérapie respectent la dignité et la valeur de l’individu. Ils œuvrent activement pour la préservation et la protection des droits humains fondamentaux, de l’intégrité psychique et physique, ainsi que pour le bien-être de ceux qui font appel à leurs services, en déployant tous les moyens nécessaires à la réalisation de ces objectifs. Par ailleurs, ils sont obligés d’utiliser leurs compétences pour analyser et orienter leur pratique dans le respect des valeurs éthiques et morales, en tenant compte de la complexité humaine et des normes législatives.

De même, ils s’engagent à accroître les connaissances sur le comportement humain et la compréhension de soi et des autres, en utilisant ces connaissances pour promouvoir le bien-être de l’humanité. En outre, les praticiens de la psychothérapie respectent les autres membres de leur profession et des professions connexes. Ils collaborent étroitement avec leurs organisations et associations professionnelles, tant nationales qu’européennes, et avec l’Association Européenne de Psychothérapie (EAP). De plus, ils répondent rapidement et efficacement aux demandes de renseignements et aux exigences de toute association professionnelle dont ils sont membres ou de tout comité d’éthique auquel ils appartiennent.

Enfin, dans la poursuite de ces idéaux, les praticiens de la psychothérapie adhèrent à des principes éthiques et déontologiques précis dans les domaines mentionnés.

1 – RESPONSABILITÉ

Principe général : Dans l’exercice de leurs fonctions, les praticiens de la psychothérapie s’engagent à maintenir les plus hauts standards de leur profession.

Responsabilité et éthique professionnelle

Ils acceptent la responsabilité des conséquences de leurs actes. De plus, ils font tout pour s’assurer que leurs services sont utilisés de manière appropriée.

2 – COMPÉTENCE

Principe général : Le maintien de normes élevées de compétence est une responsabilité partagée par tous les praticiens de la psychothérapie. Cela sert l’intérêt du public ainsi que celui de la profession dans son ensemble.

Reconnaissance des limites professionnelles

Les praticiens de la psychothérapie reconnaissent les limites de leur compétence et de leurs méthodes. Ils s’engagent à ne fournir des services et à n’utiliser que des techniques pour lesquelles ils sont qualifiés par leur formation et leur expérience.

Engagement envers le développement professionnel continu

Ils se tiennent au courant des dernières connaissances en santé et des informations scientifiques et professionnelles relatives aux services qu’ils rendent.

3 – VALEURS MORALES ET NORMES JURIDIQUES

Principe général : Les valeurs et normes morales, éthiques et juridiques régissant le comportement des praticiens de la psychothérapie sont personnelles, comme pour tout citoyen. Cependant, il existe une exception lorsque ces normes peuvent compromettre leurs responsabilités professionnelles ou nuire à la confiance publique envers la psychothérapie et ses praticiens.

Responsabilité professionnelle et normes communautaires

En ce qui concerne leur propre comportement, les praticiens doivent être attentifs aux normes communautaires. Ils doivent rester sensibles à l’impact que la conformité ou l’écart par rapport à ces normes peut avoir sur la qualité de leur performance professionnelle.

Conscience de l’impact public

Les praticiens restent conscients de l’impact possible de leur comportement public.

4 – CONFIDENTIALITÉ

Principe général : Les praticiens de la psychothérapie sont tenus au secret professionnel. Cette obligation reste en vigueur sauf dans les cas où la loi exige ou autorise la révélation du secret.

Portée du secret professionnel

Le secret professionnel englobe tout ce que les praticiens apprennent dans l’exercice de leur métier. Cela inclut non seulement les confidences reçues mais aussi ce qu’ils voient, entendent ou comprennent.

Respect de la confidentialité

Les praticiens respectent la confidentialité des informations obtenues. Ils ne divulguent ces informations à des tiers qu’avec le consentement de la personne concernée ou de son représentant légal. Cependant, il existe des exceptions spécifiées par la loi (voir Art. 4.e) où ne pas révéler l’information pourrait représenter un danger évident pour la personne ou pour d’autres.

Information sur les limites de la confidentialité

Les praticiens informent leurs clients des limites légales de la confidentialité. Le consentement pour partager des informations doit généralement être obtenu par écrit.

5 – PROTECTION DU PATIENT

Principe général : Les praticiens de la psychothérapie respectent l’intégrité, l’autonomie, et le droit des individus à vivre selon leurs convictions. Ils protègent également le bien-être des personnes et des groupes avec lesquels ils travaillent.

Respect de la dignité humaine

Les praticiens respectent la dignité de la personne humaine, y compris après la mort. Ils évitent de porter atteinte à cette dignité de quelque manière que ce soit, reconnaissant ce droit comme fondamental et inaliénable. Par ailleurs, les psychothérapeutes respectent la dimension psychique des individus, qu’ils soient suivis individuellement ou collectivement.

Principe de non-discrimination

Ils doivent considérer tous les clients avec la même attention, sans discrimination. Cela inclut l’origine, les mœurs, la situation familiale, l’ethnie, la nation, la religion, l’orientation sexuelle, le handicap, l’état de santé ou la réputation. En outre, leur intervention ne se fait qu’avec le consentement préalable, libre et éclairé des personnes concernées.

Gestion des conflits d’intérêts

Lorsque des conflits d’intérêts surviennent, les praticiens doivent clairement définir leur loyauté et leurs responsabilités. Ils doivent tenir toutes les parties informées de leurs engagements.

Transparence dans la pratique professionnelle

Les praticiens doivent informer pleinement les clients sur l’objet et la nature des évaluations, des traitements, et des modalités de stages. Ils doivent reconnaître la liberté de choix des clients, des étudiants, des stagiaires, ou des participants à des études. Il est crucial de noter que contraindre des personnes à participer à une thérapie est contraire à l’éthique.

6 – RELATIONS PROFESSIONNELLES

Principe général : Les praticiens de la psychothérapie agissent avec diligence. En outre, ils tiennent compte des besoins et des compétences spécifiques de leurs collègues. Ces derniers peuvent être des psychologues, psychanalystes, psychiatres, médecins, entre autres professions. De plus, ils respectent les prérogatives et les obligations des institutions ou organisations associées à ces collègues.