Histoire et fondements de la psychologie humaniste

La psychologie humaniste est une approche à la fois théorique et pratique. Elle s’est développée durant les années 50 et 60 en réaction aux courants dominants de l’époque. On retrouve parmi ces derniers la psychanalyse freudienne et la psychologie comportementale. Les principaux pionniers de la psychologie humaniste et existentielle sont les psychologues et psychothérapeutes Carl Rogers, Abraham Maslow, Rollo May et Erich Fromm.

Ce courant humaniste s’inspire de la philosophie existentialiste et phénoménologique de Soren Kierkegaard, Ludwig Binswanger, Friedrich Nietzsche, Martin Heidegger et Jean-Paul Sartre. Cette approche a ouvert la voie des nouvelles thérapies. Elle s’oppose au déterminisme de Sigmund Freud et de Burrhus Skinner. Ainsi, elle met l’accent sur les notions d’humanité, d’authenticité, de créativité, de liberté, de responsabilité, de congruence, de libre expression et de développement du potentiel humain.

Cette nouvelle philosophie et psychologie est donc basée sur une vision positive et optimiste de l’être humain perçu comme foncièrement bon. Elle s’inscrit indirectement dans la pensée du philosophe Jean-Jacques Rousseau. En effet, pour ce dernier, l’être humain est naturellement bon et pur à la naissance. Cependant, la société, l’éducation et les agressions le corrompent et le pervertissent.

Approche holistique et logothérapie

Dans la psychologie et la psychothérapie humaniste, comme dans l’approche de Viktor Frankl appelée Logothérapie, la recherche du sens de la vie, la croissance de soi et l’actualisation du potentiel humain sont des notions majeures. De même, la prise en compte de la personne dans sa globalité est essentielle. Cette approche considère ses différentes dimensions telles que le langage, l’imagination, les émotions, les valeurs, et le ressenti. Cela constitue un aspect important de ce mode d’accompagnement psychothérapeutique.

Concepts de base de l’approche humaniste

  • La pyramide des besoins d’Abraham Maslow constituée de la façon suivante :
  1. Besoins physiologique et vitaux
  2. Besoins de sécurité
  3. Besoins de relations, d’appartenance et de reconnaissance
  4. Besoins d’accomplissement personnel, d’expression et de création
  5. Besoins de réalisation de soi, de connaissance et de transcendance
  • Une relation thérapeutique basée sur l’empathie, la congruence, le respect et l’acceptation quasi inconditionnelle de la personne (Carl Rogers).
  • Une mode d’accompagnement psychologique non-directif (approche centrée sur la personne de Carl Rogers) ou semi-directif (Gestalt-thérapie, Bioénergie, Analyse transactionnelle, programmation neuro-linguistique).
  • Un ensemble de techniques d’exploration de soi, d’expression des émotions et de prise de conscience et de développement de ses propres ressources intérieures.
  • Le mouvement du développement du potentiel humain (DPH). Ce dernier s’inscrit dans la philosophie de la psychologie humaniste.

Principales méthodes psychothérapeutiques

  1. L’Approche Centrée sur la Personne (ACP)

    Ce modèle de communication et de psychothérapie a été mise au point par le psychologue Carl Rogers. L’ACP est basée sur la relation d’écoute et de reformulation, sur l’empathie, la non directivité et la considération positive inconditionnelle de la personne. Ainsi, ceci permet de faciliter l’actualisation de son potentiel et de ses authentiques désirs et sentiments.

  2. La Gestalt-thérapie

    Elle a été développée par le psychiatre allemand Fritz Perls. Cette méthode de psychothérapie met l’accent sur la prise de conscience dans l’instant présent des émotions, des sensations et des comportements. Para ailleurs, en plus de l’introspection et du ressenti dans le « ici et maintenant », cette méthode utilise différentes techniques. Parmi ces techniques, on retrouve l’abréaction (décharge émotionnelle), la mise en acte et le jeu de rôles, notamment par le biais du coussin ou de la chaise vide.

  3. L’Analyse Transactionnelle (AT)

    Elle a été créée par le psychiatre nord américain Eric Berne. Ce nouveau modèle de la psyché s’articule autour de trois instances psychiques : le Parent, l’Adulte et l’Enfant. Cette psychothérapie a pour objectif d’identifier les modes de fonctionnement, les jeux de rôle ainsi que les transactions psychologiques et relationnelles du consultant.

  4. La Programmation Neurolinguistique (PNL)

    La PNL a été élaborée par Richard Bandler et John Grinder, puis complétée et enrichie par Robert Dilts. La programmation neuro-linguistique est un métamodèle de la communication. Il cherche à ancrer les comportements de réussite et les stratégies mentales efficaces afin de pouvoir les reproduire facilement.

  5. L’analyse bioénergétique

    Cette méthode a été inventée par le Docteur Alexander Lowen. De plus, elle a été vulgarisée sous le nom de Bioénergie. Elle se caractérise par un travail de type psychocorporel néo-reichien. Ce travail libère progressivement les tensions liées à la cuirasse musculaire et aux émotions refoulées. Cette méthode est connue pour ses postures de stress qui font trembler le corps et pour ses techniques d’abréactions (décharges émotionnelles).

  6. Convergence avec d’autres approches

Concernant la psychologie analytique de Carl Jung et la psychologie positive de Martin Seligman, il est difficile d’affirmer qu’elles s’inscrivent dans le courant de la psychologie humaniste. Cependant, elles partagent un certains nombre de points de convergence avec les approches s’inscrivant dans le courant de la psychologie humaniste tels que :

  • Une vision plutôt positive de l’être humain et une croyance en un potentiel créatif et curatif
  • L’importance accordée au vécu subjectif et à la quête de sens
  • La focalisation sur la situation et le vécu présent de l’individu et non sur son passé
  • La prise en compte de la dimension spirituelle et transcendante du patient
  • La non prise en compte de la cartographie psychiatrique et psychopathologique. Selon la vision de Carl Rogers, le psychothérapeute soigne avant tout par son savoir-être plus que par son savoir-faire ou son savoir théorique». Ce grand nom de la psychologie américaine dit clairement « j’ai fait fi de tous diagnostics ».