LA PSYCHOLOGIE ORIENTALE
« Les âmes sont immortelles mais les âmes des vertueux sont immortelles et divines »
Socrate
La psychologie occidentale se définit comme un système scientifique basé sur l’étude du psychisme, des émotions, de la mémoire, des comportements et des productions de l’inconscient. D’autre part, la psychologie orientale se considère comme un système évolutif et spirituel. Ce modèle transcende la vision étroite d’un individu limité par sa mémoire, sa génétique et son inconscient personnel.
La psychologie orientale en lien notamment avec le bouddhisme, l’hindouisme et le yoga, enrichit la psychologie moderne d’un certain nombre de notions plus ou moins inconnues en Occident. Parmi cet immense corpus de connaissances, citons les concepts d’énergie (prâna et akâsha). Ces connaissances sont directement liées à de longues pratiques ascétiques et à de profondes expériences spirituelles. Elles se sont transmises et vérifiées au fil des âges. Les concepts incluent également les corps subtils (kosha) et les mémoires et conditionnements en lien avec des vies antérieures (samskâra et vâsanâ). Il y a aussi l’âme qui voyage pour apprendre et évoluer de vie en vie et de corps en corps (Jiva). Enfin, ils englobent le Soi non conflictuel, stable et non sujet à la souffrance (Âtman).
Suivant la culture dans laquelle l’individu aura grandi, sa psychologie sera différente. L’Occidental pensera que son cerveau et sa personnalité contrôlent les événements de sa vie. Il se sentira généralement responsable de ses succès et de ses échecs. Cependant, l’Oriental croyant au karma, en la réincarnation et en une force cosmique intelligente qui gouverne sa vie et son destin, verra un enchaînement de causes et d’effets. On pourrait les résumer de façon lapidaire par l’expression arabe « mektoub » signifiant « c’était écrit » ou celle latine de « fatum » signifiant le destin, la fatalité.
LE YOGA DE L’INCONSCIENT
« Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi »
Allan Kardec
Le yoga de l’inconscient (chitta yoga) est essentiellement un travail sur les mémoires du passé. Il consiste en un processus de nettoyage de la psyché et d’érosion des désirs compulsifs subconscients. Ces mémoires sont, selon les traditions hindouiste et bouddhiste, des vestiges de vies antérieures à l’origine d’un grand nombre de nos difficultés existentielles présentes. Le célèbre psychiatre et psychanalyste suisse Carl Gustave Jung, quant à lui, rattachait ce qu’il nommait « le mythe de la réincarnation » à l’inconscient collectif et aux archétypes. Le psychiatre yougoslave Stanislas Grof, confronté régulièrement durant ses séances de psychothérapie à ce type de matériaux psychiques transpersonnels, les nomma : système d’expériences condensées (système COEX).
Sous l’influence de certains psychanalystes adeptes de la théorie de la transmission transgénérationnelle des conflits non résolus, la psychologue et psychothérapeute française Anne Ancelin-Schützenberger fit une importante découverte. Professeur émérite de l’université de Nice / Sophia-Antipolis et spécialiste de la psycho-généalogie et du génosociogramme, elle présupposa l’existence d’une mémoire familiale et ancestrale. Elle affirma que nous portons de façon inconsciente l’histoire de nos ancêtres. Sans même savoir que nous la portons et que nous sommes influencés par ces transmissions transgénérationnelles. Ces dernières sont faites de de secrets, de dettes, d’échecs, de peurs, de honte ou de culpabilité mais aussi de ressources et de dons.
Selon cette psychothérapeute et chercheuse en psychologie, ces liens invisibles, quand ils sont négatifs, sont à l’origine d’un certain nombre de ratages et de répétitions. Ceux-ci qui limitent notre liberté, notre santé et notre créativité. Comme le disait souvent le célèbre psychanalyste Suisse Carl Gustave Jung : « ce qui ne parvient pas à la conscience, revient sous forme de destin ».
BUT DE CE YOGA MENTAL
« En faisant samyama sur le passé, on obtient la connaissance des vies passées »
Yogas-sutras de Patanjali
Ce yoga mental proche à la fois de la technique du « lying » du célèbre maître spirituel bengali Swami Pajnanpad et de l’hypnose spirituelle du Dr Brian Weiss. Ainsi, il permet de purifier et de neutraliser les informations parasites et les émotions réactives qui se sont cristallisées dans le corps et dans l’esprit à cause du refus de certaines situations passées, vécues comme indésirables ou insupportables. Le refus par rapport au réel de la vie a créé un phénomène de fermeture dans le « corps-conscient » à l’origine des tensions, des crispations et des somatisations (viscérales, tissulaires et cellulaires).
Si la peur et la colère induisent le refus et la fermeture, l’amour et la confiance engendrent l’acceptation et la libre circulation de l’énergie de vie. Par ailleurs, le yoga de l’inconscient (chitta yoga) se propose de développer un état d’esprit basé sur l’accueil et l’acceptation de ce qui est « ici et maintenant ». L’objectif est alors de laisser jaillir et pulser les souvenirs du passé proche ou lointain comme les mémoires de vies antérieures. Plutôt que de parler de mémoires de vies antérieures , je préfère, pour ma part, utiliser le terme de traces mnésiques transpersonnelles.
PSYCHOLOGIE OCCIDENTALE ET RECHERCHE SUR LA RÉINCARNATION
« En chacun de nous existe un autre être que nous ne connaissons pas. Il nous parle à travers le rêve et nous fait savoir qu’il nous voit bien différent de ce que nous croyons être »
Carl Gustav Jung
Dans le domaine de la psychologie moderne occidentale, de plus en plus de psychologues, de psychothérapeutes et de médecins psychiatres commencent à s’intéresser et à explorer la piste de la réincarnation et de la mémoire des vies antérieurs. Citons quelques-uns de ces spécialistes :
Dr Ian Stevenson, Dr Jim Tucker, Dr Michaël Newton, Dr Roger Woolger, Dr Rüdiger Dahlke, Dr Morris Netherton, Dr Raymond Moody, Dr Paul Von Ward, Dr Andy Tomlinson, Dr Deepak Chopra, Dr Tal Schaller, Dr Brian Weiss (Hypnose spirituelle), Dr Stanislas Grof (Respiration holotropique), Dr Helen Wambach (Hypno-régression), Edgar Cayce (Lectures de vies), Dolores Cannon (Hypnose Régressive Quantique), Patrick Drouot (Régression spacio-temporelle), Denise Desjardins (Technique de Lying de Swâmi Prajnânpad), Carole Bowman (Past Life Regression), Léonard Orr (Rebirthing), Bernard Raquin (Thérapie de la réincarnation).
THÉORIE SUR LES TRAUMAS DE VIES PASSÉES
Selon l’hypothèse réincarnationniste, notre être essentiel est par nature spirituel et immortel. Selon les pays et les traditions, cette Conscience-consciente indestructible et évolutive est nommée différemment. Par soucis de simplification, je l’appellerai : « Âme-personnalité ». Dans l’optique réincarnationniste, l’âme-personnalité voyage de vie en vie et de corps en corps. Son but est d’apprendre, comprendre, évoluer et se libérer des voiles successifs de l’ignorance, de la violence et de la souffrance.
La psychologie orientale et les grands maîtres spirituels orientaux affirment qu’une grande partie de nos difficultés actuelles résultent de nos existences précédentes et de nos dettes karmiques. Au cours de ses pérégrinations (appelées Samsara ou Roue des réincarnations en Orient) et de ses nombreuses expériences positives et négatives, l’âme-personnalité accumule diverses qualités, capacités et ressources. Elle accumule également des traumas, des blessures, des habitus et des engrammes.
Ces derniers figent l’énergie de vie (le Mana ou la libido au sens jungien du terme). Ils favorisent les compulsions, les répétitions, les ratages et les évitements. Ces mémoires négatives et ces émotions non digérées, accumulées au fil des vies et présentes dans l’inconscient, ralentissent l’évolution de l’âme-personnalité. Elles limitent également sa liberté et sa créativité. Grâce au processus de régression dans les vies antérieures, l’expérimentateur peut généralement se libérer d’agents stresseurs inconscients et de charges émotionnelles intenses. Pour cela, il doit retrouver et revivre des événements qui transcendent le niveau biographique et périnatal, engrammés dans sa psyché.
RÉFLEXIONS PERSONNELLES
Au-delà de sa formation et de son système de croyances et de conditionnements, le psychanalyste ou le psychothérapeute doit être sérieux, compétent et bienveillant. Il doit également être ouvert et tolérant. Pour cela, il doit prendre en compte tous les « matériaux » qui émergent du plus profond de la psyché de ses patients. Cela inclut même les références à des vies antérieures.
Recherches sur les vies antérieures
Des médecins psychiatres tels que le Dr Brian Weiss, le Dr Ian Stevenson et le Dr Stanislas Grof avaient l’ouverture d’esprit de Carl Gustav Jung. Grâce à cette ouverture d’esprit, ils ont pu effectuer des recherches scientifiques et des enquêtes précises, rigoureuses et méthodiques dans le domaine des vies antérieures et de la réincarnation de l’âme. Pourtant, par leurs formations médicales et scientifiques, ils ne croyaient pas en l’existence d’une mémoire contenant des souvenirs de vies passées. Le professeur de Psychiatrie Ian Stevenson (31/10/1918 – 8/02/2007) a recueilli et étudié plus de 3000 témoignages d’enfants concernant des souvenirs de vies passées. Vu le sérieux de son travail, ses recherches ont fait l’objet de publications scientifiques. Il en va de même pour le professeur de psychiatrie Brian Weiss.
Importance de l’ouverture d’esprit
Tout jugement dogmatique de la part d’un professionnel de la psychologie, de la psychanalyse ou de la psychothérapie à l’encontre d’un sujet sain et non délirant, faisant référence à des vies passées, pourrait être nocif ou anti-thérapeutique. Cela bloquerait le processus de symbolisation, la chaîne de libre association et la possibilité d’intégration de matériaux psychiques archaïques, trans-personnels ou transgénérationnels.
Régressions et améliorations
Ce qui est le plus important dans ce type de processus, nommé par certains professionnels « régressions dans les vies antérieures » ou « régressions mémorielles », c’est que les personnes qui en font l’expérience, par un accompagnement sérieux et méthodique, obtiennent généralement des améliorations notables dans leur vie « actuelle ». Ces améliorations peuvent prendre des aspects positifs différents suivant les gens.
CONCLUSION
Je trouve courageux tous ces psychiatres, psychologues et psychothérapeutes. Malgré les préjugés ambiants, le scepticisme scientifique et le fanatisme religieux, ils continuent leurs recherches et leurs accompagnements psychothérapeutiques marginaux. Ils prennent le risque d’être dénigrés et rejetés par leurs pairs. De même, je suis admiratif du courage et de la détermination de ces éminents chercheurs et médecins. Qu’ils soient psychiatres, psycho-oncologues, cardiologues, chirurgiens ou réanimateurs, ils mènent des enquêtes rigoureuses sur « la vie après la vie ».
Citons quelques-uns des plus connues dans le domaine des EMI (Expériences de Mort Imminente) et des NDE (Near Death Experiences) :
Dr Raymond Moody (USA), Dr Élisabeth Külber-Ross (USA), Dr Jean-Jacques Charbonnier (France), Dr Melvin Morse (USA), Dr Éric Dudoit (France), Dr Pin Van Lommel (Hollande), Dr Sam Parnia (Grande-Bretagne), Dr Jeffrey Long (USA), Dr Steven Laureys (Belgique), Dr Sylvie Dethiollaz (Suisse), Dr Bruce Greysar (USA).
INFORMATIONS ANNEXES
Pour information, saviez-vous que cette croyance quasi universelle en la survie et la réincarnation de l’âme était partagée par de nombreuses cultures et personnalités à travers l’histoire?
Les druides gaulois, gallois ou celtes, les prêtres égyptiens, et les rabbins cabalistes croyaient en la réincarnation. De même, les chamanes, les parfaits cathares, et les peuples bouddhistes, hindouistes ou shintoïstes partageaient cette croyance. Les musulmans alevi turcs et certains soufis croyaient également en la réincarnation. Il en va de même pour les pères de l’église chrétienne avant le concile de Constantinople, en l’an 553. Ce concile a aboli la théorie de la palingénésie et de la métempsychose. Parmi les pères de l’église, on trouve St Augustin, St Grégoire de Nazianze, St Grégoire de Nisse, St Jérôme et Origène.
Les philosophes et penseurs tels qu’Apollonius de Tyane, Aristote, Giordano Bruno, Kant, Platon, Plotin, Plutarque, Pythagore, Socrate et Spinoza partageaient également cette croyance. Les artistes et écrivains comme Balzac, Dante, Dostoïevski, Flaubert, George Sand, Gérard de Nerval, Goethe, Paracelse, Voltaire, Victor Hugo, Lamartine, Rudyard Kipling, Shakespeare, Tolstoï, Richard Wagner et Virgile y croyaient aussi.
De nombreux personnages illustres croyaient en la réincarnation. Parmi eux, le Dalaï-lama, le Mahatma Gandhi, Mâ Anandamayî, Ramana Maharshi, le Général Patton, le scientifique Thomas Edison et le grand médecin et philosophe suisse Paracelse.
Citation de Ma Anandamayî
Pour clore cet article, je donne la parole à Ma Anandamayî (30/04/1896 – 27/08/1982). Comme Mata Amritanandamayî (Amma), elle était l’une des plus grandes saintes du 20ème siècle et a vécu en Inde. Elle a dit : « L’homme est né pour l’accomplissement de son karma et de son cycle de renaissances. Un homme fort, en qui le pouvoir divin se manifeste, peut changer son karma. » Elle a également déclaré : « La naissance d’un homme est relative à son karma, le fruit de ses actions dans les vies précédentes. Nous avons un corps physique, un corps subtil et un corps causal. L’origine de notre corps causal, c’est l’Atma (le Soi). Tant que celui-ci ne s’est pas révélé, le “va-et-vient” (le samsara, le cycle des réincarnations) se poursuit. L’Atma se révèle de lui-même. Le “va-et-vient” est pour le Jiva (l’âme-personnalité qui voyage de vie en vie et de corps en corps). »
Pour ce qui est de la révélation du Soi, il faut simplement soulever le rideau (le voile d’illusions de la maya)». « Quoi que vous fassiez, consciemment ou inconsciemment votre mental en est marqué, que vous vous en rendiez compte ou non, c’est ce que l’on appelle samskâras. Celui qui a des yeux pour voir pourra discerner que ces impressions ou samskâras proviennent des vies antérieures».